Oui, la part de réalisatrices sélectionnées en Compétition officielle à Cannes atteint 33% cette année, ce qui est un record. Mais nous sommes encore et toujours bien loin de la parité femmes/hommes.

Historiquement, cette part augmente progressivement (9% dans les années 2000, 12% dans les années 2010, 24% depuis 2021), mais le nombre de films en Compétition officielle réalisés par des femmes est parlant : 93 films au cours des 76 éditions, contre 1697 films réalisés par des hommes

Le chemin est donc encore long et nous ne pouvons nous satisfaire du tiers de films de femmes présentés !

Certes, la Berlinale et la Mostra de Venise programment davantage de films de réalisatrices, mais la parité n’a encore jamais été atteinte en Compétition dans aucun des trois festivals étudiés.

Quant aux palmarès, depuis la création de ces trois festivals, les prix décernés à des réalisatrices restent faibles : 2% de Palmes d’Or à Cannes, 8% d’Ours d’Or à Berlin, 11% de Lions d’Or à Venise, et entre 4 et 9% de Grands Prix dans les 3 festivals.

Même constat lorsqu’on observe les présidences de Jurys de Compétition confiées à des femmes : on dénombre 1 femme présidente toutes les 6 éditions en moyenne à Cannes, et notamment aucune depuis Cate Blanchett en 2018, tandis que Kristen Stewart et Julianne Moore étaient présidentes des dernières éditions à Berlin et Venise.

La direction générale et artistique de ces 3 festivals reste largement attribuée à des hommes : Thierry Frémaux (23 ans en poste à Cannes), Alberto Barbera (12 ans en poste à Venise), Carlo Chatrian (6 ans en poste à Berlin, aux côtés de Mariette Rissenbeek en poste depuis 5 ans).

Enfin, si les données sur la parité sont facilement analysables, la question de la diversité dans les sélections de festivals est également primordiale, et les statistiques ethno-raciales – aujourd’hui très strictement encadrées par la loi – représentent un sujet majeur et participent à l’invisibilisation de ces questions trop peu mises en lumière dans notre industrie.