Suite à l’annonce des nominations pour la 50e cérémonie des César, qui se tiendra le 28 février prochain, le Collectif 50/50 publie la version actualisée de son étude sur la parité aux César. La plus grande instance de légitimation du cinéma français est aussi sa vitrine et son reflet, il est donc essentiel de mesurer ce qu’elle célèbre en termes de représentations.
Le passage symbolique des 50 éditions laisse malheureusement un goût amer tant les femmes sont peu présentes dans la plupart des sélections, notamment les plus prestigieuses. En 2025, aucune ne peut concourir à la meilleure réalisation (sur les 5 dernières années, elles n’y représentent que 22% des nommées). Le résultat des votes est aussi profondément inégalitaire dans la catégorie du meilleur film qui comporte 5 longs-métrages réalisés par des hommes perçus comme blancs, et produits quasi exclusivement par des hommes perçus comme blancs (1 productrice pour 8 homologues masculins). Le bilan est ainsi très mitigé en termes d’inclusion, quand bien même la présence de Karla Sofía Gascón dans la catégorie de la meilleure actrice et du film Un p’tit truc en plus dans celle du meilleur premier film est à saluer.
Si l’Académie des César s’efforce de renouveler ses membres et a annoncé leur suspension en cas de mise en cause par la justice pour des faits de violence (suspension pouvant aller jusqu’à l’exclusion, le temps de la peine en cas de condamnation), ces dernier·ère·s peuvent toutefois toujours recevoir un prix. L’Académie contribue à façonner nos imaginaires et notre rapport au monde en distinguant certains films et professionnel·le·s plutôt que d’autres. Or, dans 8 catégories sur 14 – soit 57% des nominations – le nombre de femmes nommées est inférieur au pourcentage de femmes présentes dans la profession. Le Collectif 50/50 appelle ses représentant·e·s à poursuivre leurs efforts d’inclusion et à être plus créatif·ve·s. Pourquoi ne pas accompagner les votant·e·s en proposant des comités de présélection pour chaque catégorie, comme cela est actuellement le cas pour les meilleur·e·s révélations ? Cela favoriserait l’émergence de titres plus diversifiés parmi le nombre immense de films éligibles qu’il est presque impossible de regarder intégralement.