Depuis sa création, le Collectif 50/50 produit des études chiffrées pour objetiver les inégalités qui affectent le secteur du cinéma et de l’audiovisuel. Leur mise à jour annuelle permet aussi de mesurer les effets des actions des pouvoirs publics sur la durée. 

La nouvelle étude dédiée à la réalisation atteste qu’en 2023 – comme chaque année -, la part des films français réalisés par des femmes ne dépasse pas 30%, et chute même par rapport à l’année précédente. Sur les 10 dernières années, elle reste cantonnée entre 20 et 30%. À ce rythme, on peut estimer que la parité ne sera pas atteinte avant 2041. 

Doit-on attendre une génération pour bénéficier d’un environnement professionnel vertueux ? 

Autres chiffres éloquents : en 2023, en France, les films réalisés par des femmes bénéficient en moyenne d’un quart de budget de moins que ceux réalisés par des hommes. Sur les 10 dernières années, on observe que les plus grosses productions annuelles ne sont jamais signées par des femmes tantids que les 3/4 des réalisatrices bénéficient d’un budget inférieur à 4 millions d’euros. Un différentiel injuste ayant pour incidence systématique des salaires bien inférieurs pour les réalisatrices et leurs équipes. 

Mis en place par le CNC en 2019 à l’initiative du Collectif 50/50, le bonus parité est une bonification du soutien aux films d’initiative française dont les principaux postes d’encadrement respectent la parité. En 2023, 93% des films réalisés par des femmes étaient éligibles à ce dispositif, contre 16% des films réalisés par des hommes. Ces résultats montrent à quel point ces derniers peinent à atteindre la parité au sein des postes décisionnels de leur équipe. Ce constat trahirait-il un esprit de boys’ club ? Le passage de 1% de films éligibles en 2019 à 16% en 2023 est cependant la preuve que l’incitation financière est un levier d’action essentiel. Et la démonstration qu’afin de corriger efficacement les tendances inégalitaires de l’industrie, ce bonus doit urgemment être élargi aux productions audiovisuelles.